Entretien avec Caroline Sainturat

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Dublin Core

Titre

Entretien avec Caroline Sainturat

Créateur

Yasmine Benaddi

Éditeur

Alice Folco

Public visé

private

Date

3 juillet 2024

Sound Item Type Metadata

Transcription

Cet entretien avec Caroline Sainturat a eu lieu le 3 juillet 2024 dans les bureauc du Grand Théâtre. Pour faciliter la lecture, la retranscription est lissée et les initiales sont utilisées.

 

Y : Parfait. Alors, s'il te plaît. Est-ce que tu peux me dire d'abord ton prénom, si possible, ton poste, et comment, avec les mots d'aujourd'hui, comment tu es là maintenant ? Comment tu t'es retrouvée là où tu es ?

Quel poste au TMG ?

 

C : Oui. Alors, moi, je m'appelle... On va peut-être...

Je m'appelle Sainturat Caroline. Je suis suivie par la mobilité de Grenoble.

C'est-à-dire, quand on veut changer de travail au sein de la municipalité, on a le droit de demander ce qui s'appelle une mobilité. Et du coup, une conseillère me suit. Et voilà.

Parce que j'ai 50 ans, mes enfants sont grands et que j'ai envie de changer de travail. Donc, j'ai fait des enquêtes métiers dans diverses structures. Je suis à la maison des associations, en MDH.

 

Qu'est-ce que j'ai fait ? J'ai fait le muséum. Et j'ai fait deux enquêtes ici.

Une avec Clovis, qui m'a conseillé de venir voir l'assistante administrative parce qu'elle partait. Du coup, je suis venue faire une enquête métier. Et puis, j'ai postulé. Et elles m'ont quand même reçu en entretien. J’étais flattée. Et du coup, comme elles ont aimé ma prestation, elles m'ont proposé de faire un stage de trois mois de professionnalisation.

Voilà.

 

: Juste pour être sûre d'avoir bien compris, est-ce que tu es fonctionnaire ?

 

C : Oui. Oui, fonctionnaire territorial à Grenoble.

 

: Donc, la mobilité, c'est ça que ça veut dire, par là.

Et enquête, techniquement ?

 

C : En fait, tu demandes un rendez-vous. Et la personne te reçoit et t'explique son poste, les diverses questions.

 

Y : OK. Du coup, là, t'as fait trois mois, si je comprends bien. Et j'avoue que c'est assez particulier par rapport aux autres.

C'est pas du tout la même manière qu'ils ont eu d'aborder leur poste. Du coup, j'avoue que ça m'intéresse un petit peu de creuser la question.

 

T'avais déjà travaillé dans un théâtre avant ?

 

C : Jamais.

 

Y :  Alors, quel effet ça fait ?

 

C : C'est génial.

Moi, j'aime le milieu de la culture parce que je vais souvent voir des spectacles, des concerts. J'aime ça. Et pourquoi...

 

Moi, je travaillais en école maternelle. Donc, compliqué. Et j'avais envie de changer de travail, mais de m'orienter plus vers la culture parce que c'est un milieu qui me plaît. J'ai envie de faire un boulot qui m'intéresse. Comme ça, je pense que j'aurais envie de me lever le matin, tu vois, m'investir. Et pour le coup, j'ai trouvé ça super.

J'ai été bien accueillie. Ils sont super sympas. Et puis, ici, c'était particulièrement intéressant parce que j'ai fait un peu de catering. Tu sais le réassort quand les comédiens viennent, on leur met des petites choses. Je suis allée dans les différents théâtres. Et puis, par le biais de ce travail-là, j'ai pu, par curiosité, aller voir un peu les histoires des compagnies, leurs pièces.

Très intéressant. Vraiment, ça m'a plu.

 

Y : Et tu faisais plein de petites choses différentes. Donc, tu as pu voir un petit peu les différents postes.

 

C : Pas tout, mais j'ai fait un peu de com' avec Julia, Anne et Nathan. J'ai fait de la revue de presse. Voilà. J'ai fait le catering. J'ai mis les affiches avec Julia. Enfin, c'était sympa.

 

Y : Tu vas avoir envie de revenir ?

 

C : J'aimerais trop, mais il n'y a pas de poste.

 

Y : D'accord. Alors, quel effet ça a fait de découvrir tous ces bâtiments, tous ces espaces différents qui sont quand même architecturalement très différents ? C'est un théâtre.

Comme tout bâtiment, d'ailleurs, est construit pour organiser le mouvement des gens, l'accueil du public, le spectacle, de ce que tu as découvert. En plus, comme tu es extérieure, donc ton regard est encore peut-être beaucoup plus neuf qu'un regard habitué. Qu'est-ce que tu as trouvé de pertinent ? Ou pas nécessairement pertinent, mais sensiblement, qu'est-ce qui t'a happé dans ce bâtiment ?

 

C : L'histoire. C'est chargé d'histoire. Et puis, quand tu te promènes...

Je ne sais pas si c'est comme ça dans tous les théâtres. Je ne connais pas les théâtres d'aujourd'hui. Mais en tout cas, dans celui-là, c'est une fourmilière.

Il y a des petits passages partout. C'est magique, quoi.

 

: Tu peux donner des exemples ?

 

: Par exemple, quand tu es sur le plateau, moi, je ne savais pas, mais en bas, on a un foyer des artistes où ils peuvent manger et tout ça. Et là, il y a un escalier. Et je me demandais où ça allait. Et en fait, ça arrive sur le plateau. C'est le Vaguenas qui m'a dit. Et c'est une toute petite porte avec des tout petits escaliers.

Il m'a dit, bon, je ne te conseille pas de la prendre parce qu'il doit y avoir plein de toiles d'araignée, mais il y a plein de petites portes cachées comme ça de partout. Ça donne envie d'explorer ce lieu un peu magique, vraiment.

 

Y : Et historiquement, de découvrir un bâtiment historique à travers son travail, en tout cas, ce n'est pas habituel, je pense. Qu'est-ce que tu peux dire de ça, de cette expérience de travail-là ?

 

C : C'est encore mieux, je trouve. C'est un côté... On a envie de connaître plus l'histoire.

Moi, j'ai eu la chance, du coup, de participer à... Tu sais, il y a Muriel qui organise des visites. Bon, moi, j'y suis allée sur... Il y avait des enfants, mais c'était passionnant. Et puis, j'avais envie d'en savoir plus. Et d'ailleurs, François, il en connaît un rayon sur le théâtre, donc...

Ah ouais, t'as envie de savoir plein de choses. Comme l'orchestre qui était sous la scène, je ne savais pas. Il démonte les premiers rangs de siège pour mettre l'orchestre sous la scène.

Et puis, voilà, les anecdotes du théâtre qu'on ne connaît pas quand on ne travaille pas dans ce milieu. Par exemple, il ne mettait pas de vert, je crois, parce que dedans, il y avait de l'arsenic, je crois, et quand il transpirait, ça les empoisonnait. Et du coup, suite à ça, il ne porte pas de vert.

Ouais. Voilà, par exemple.

 

: Est-ce qu'il y a un élément sensible de ce bâtiment, une odeur, un son que tu gardes en mémoire ou que tu vas garder avec toi ?

 

: Ah ouais, les odeurs. Ouais, ouais, les odeurs. Quand t'es sur le plateau, tu sens le bois, tu sens... Ouais, comme quand tu vas dans une vieille cave, là, il y a une odeur de bois, de cordes, un peu. Ouais, c'est vrai.

 

: Il y a d'autres endroits ?

 

: D'autres endroits, la laverie, ça sent trop bon. Ouais. Sinon, non, là, comme ça...

Mais même là, quand on rentre, ça sent super bon. Enfin, c'est des vieux bâtiments, mais ça sent, ouais, le bois un peu. Ouais.

 

Y : C'est quand même une période où le milieu artistique ne vit pas en dehors de ce monde. C'est une période où il y a beaucoup de changements, que ce soit dans le secteur du travail, la technologie aussi, qui fait que les besoins artistiques par rapport à une vieille salle, ça devient de plus en plus compliqué. Comme tu as passé du temps ici, t'as dû sûrement l'entendre.

Enfin, on est quand même... Et puis, ça dépend des budgets alloués, on est dans une période où il y a quand même des changements en termes de budget, donc ça a une influence. Enfin, beaucoup, beaucoup de changements.

Et toi, t'étais en mobilité. Est-ce que tu as pu percevoir les changements de ce monde ? Et comment dans les peu de moments où tu as été là, l'influence que c'est ?

 

C : Pas trop, mais en tout cas, ça serait peut-être bien d'arranger ce patrimoine parce qu'il y a plein d'endroits où on sent qu'il faudrait faire de la restauration et quelque part, bon, après, il y a sûrement plus urgent, mais c'est vrai que c'est tellement beau et chargé d'histoire que quelque part, tu te dis que ça vaudrait peut-être le coup de toucher à ça. Mais moi, je travaille à l'école Anatole France, c'est aussi un très vieux bâtiment qu'ils ont rénové et c'est vrai que c'est agréable de travailler dans ces structures parce qu'il fait frais, parce que c'est des beaux bâtiments et voilà, moi, j'aime bien. Après, il y a peut-être des gens qui ne se sentent pas bien dans ces structures.

 

Voilà.

 

Y : C'est ta perspective qui compte. Chacun sa subjectivité. Et c'est ce qui est intéressant dans ce travail, du coup, parce que des fois, vous dites tous la même chose, mais avec des mots totalement différents ou des approches différentes ou des ressentis différents parce qu'on est tous différents et vous vous rejoignez des fois. C’est chacun sa perception.

 

Au tout début, quand tu parlais de ton parcours, tu as quand même exploré la territorialité locale. C'est un théâtre qui s'ancre et qui a quand même cette politique de « nous sommes ancrés dans la territorialité ». Avec tes années d'expérience, qu'est-ce que la notion de territorialité veut dire ?

Tu es fonctionnaire, donc ça joue, non ? Je ne sais pas.

 

: Oui, pour moi, c'est important. Je pense que ce qui a matché quand j'ai fait mon entretien, c'est que je suis fière de faire partie du service public. Je travaille à Mistral.

Pour moi, c'est important d'être comment dire... accessible à tout le monde. Je trouve ça d'autant plus chouette d'être accessible au théâtre.

Après, il faut arriver à toucher plein de gens et ça ne doit pas être facile. J'en ai parlé dans mon école et elles vont réfléchir pour peut-être faire venir au théâtre avec les enfants de Mistral. Je trouve que c'est important que la culture ne s'éteigne pas et que ça soit étendu à tous les milieux de l'agglo.

C'est vrai.

 

: C'est intéressant ce que tu viens de pointer parce que c'est la notion du public ce qui est très important pour le spectacle. Le spectacle, c'est chouette à concevoir, à mettre en place dans une salle pour accueillir, mais il faut accueillir un public. Sans quoi, ça perd toute sa magie...

Sa magie, si je puis le dire. Et la question du public, comme tu disais, tu n'étais jamais venue dans ce théâtre. Peut-être que tu allais régulièrement voir des spectacles, mais ailleurs.

 

C : Je suis déjà venue en tant que spectatrice.

 

Y : Est-ce que tu as constaté un changement entre ta position de spectatrice et travailler en intérieur ?

 

: C'est super de pouvoir voir l'envers du décor et comprendre comment ça fonctionne. Quand tu es spectateur, tu ne t'imagines pas les rouages, les contrats. Je n'avais aucune idée de comment ça se passait. En plus, au théâtre, ils aident beaucoup les compagnies. J'aime beaucoup ce qu'ils font.

 

Y : Est-ce qu'il y a un exemple qui t'a marqué ?

 

C : Par exemple... Je réfléchis... Comme ils sont complices. Emeline Nguyen, je suis allée voir à la Fête des Tuiles. Ils marchent avec l'atelier costume. Ils vivent ensemble pendant trois ans. Je pense que c'est super intéressant et ça doit te donner envie d'aider encore plus les compagnies locales. Je ne pensais pas que ça fonctionnait comme ça. J'ai appris beaucoup pendant ces trois mois.

 

Y : Dans ma manière de poser des questions, j'aborde aussi la question corporelle. Quand tu es dans un bâtiment, ça joue sur le corps. Sur son lieu de travail, de façon générale, on adopte une posture, une attitude.

On ne devient pas comme on est à la maison. Là, on parle de spectacle. La question corporelle est aussi très importante.

Quels ont été les gestes ou les postures que tu as été le plus amenée à devoir répéter ? Je sais que ce n'est pas une question évidente. En tout cas, dans ta période de travail ici.

 

C : Oui. Les gestes. La gestuelle, tu parles.

 

: Ou du corps, de façon générale.

 

C : Moi, ce qui me vient, c'est que je me suis sentie vraiment bien. Je suis quelqu'un qui aime la création. J'en fais beaucoup. Je fais de la poterie, de la couture. C'est un milieu dans lequel j'ai été vraiment pas... bien. Alors que, des fois, quand je vais au travail, à l'école, je suis obligée de me dire qu'il faut que je sois en pantalon. Je risque de me tâcher. Des fois, tu n'es pas bien. Tu es fatiguée. Tu te mets des couches pour te cacher.

Tu vois ce que je veux dire. Alors que là, tu te sens... Oui, je me sens bien dans ce milieu.Libre. Et puis, les gens sont ouverts. On se parle, détendue. Ça m'a vraiment fait du bien. Je me suis vraiment rendue compte de...

J'ai presque envie de dire de la maltraitance qu'on vit, nous, au sein des écoles. Je ne devrais peut-être pas le dire.

Mais bon, ce n'est pas grave.

Mais c'est pour ça, je te dis, vraiment, j'ai mis le doigt dessus. Et oui, je me suis dit, tu vois, comme là, je demandais pour prendre cinq minutes pour sortir parce que nous, on a un petit peu un cadre particulier, tu sais, on prend une demi-heure de pause dans l'établissement, on n'a pas le droit de sortir, on n'a pas de pause repas, c'est un peu particulier. Et là, du coup, je demandais si je pouvais descendre cinq minutes et on m'a détendue, on m'a dit « non, mais bien sûr, tu descends, tu ne demandes pas. » Et là, je me suis dit, « waouh, en fait, je suis formatée à.… »

Oui, et puis, comme tu dis, avec l'empathie, on est tellement dans ce truc-là que... Ouais, qu'on donnerait notre chemise et qu'on ne se rend pas compte.

 

: Mais du coup, maintenant qu'on parle de ça, alors qu'est-ce que tu penses de ton petit peu d'expérience dans ce monde de la culture en tant que service public ?

C'est de la spéculation, bien sûr, ce que je te pose comme question, mais justement, d'avoir fait ce petit break, d'avoir fait cette petite bulle différente, qu'est-ce qui pourrait être intéressant pour les autres secteurs ? Tu vois, à apporter, vu que tu as une expérience d'autres secteurs publics aussi.

 

C : À apporter Eh bien un peu plus de reconnaissance, ça ferait du bien.

 

Y : Qu'est-ce que tu veux dire par reconnaissance ?

 

C : En fait, on est un peu coupé du monde parce qu'on vit dans notre truc. Après, tu vas me dire là aussi, mais non, parce qu'ici, quand même, tu as une vue extérieure, tu vas voir les spectacles, tu vois des gens de l'extérieur, et on parle beaucoup plus. J'ai l'impression qu'on n'a plus le temps de parler, et peut-être que qu'il faudrait remettre des gens spécialisés pour nous aider, qu'il faudrait...

Alors, la mairie a quand même mis en place des... Comment ça s'appelle ? Des analyses de la pratique.

 

Y : C'est techniquement quoi ?

 

C : Eh bien, en fait, on se décharge avec une psychologue, et ça fait beaucoup, beaucoup de bien. Et on aurait dû le faire depuis longtemps. Donc, c'est mis en place, et c'est vraiment super. Et c'est bien dommage que l'éducation nationale n’ait pas ça, parce qu'ils sont en première ligne. Et voilà, par exemple, ce genre de choses. Pouvoir parler, vider son sac, avoir des endroits à ça, à soi, dans les structures.

Ouais. Voilà.

 

: C'est intéressant. Le petit détail que tu as donné, que j'ai trouvé assez intéressant, et qu'il y a une vue, c'est... intéressant. Tu vois, c'est un détail sensible, mais qu'est-ce que tu veux dire par ici ? Je vois très bien, j'ai visité les bâtiments. Pour les gens qui vont écouter, ce n’est pasla même chose.

Et par rapport à tes autres expériences, je trouve qu'il y a un détail sensible assez intéressant. Qu'est-ce que tu veux dire sensiblement par ici y a une vue ?

 

 

: C'est-à-dire que quand on fait une pause, on peut… On peut s'évader, on peut lâcher prise, quoi. Vraiment... Ouais, ça m'a fait un bien fou.

C'est comme si, limite, j'avais été en voyage, tu vois, un peu. C'est peut-être fort, hein, mais... Ouais, un break. Vraiment. Et c'est bien, parce que je me suis dit « bon, là, je vais être en congé, et je vais vraiment faire une pause, réfléchir au pour, au contre, ce que je peux amener, moi, dans ma structure. » Enfin...

Ouais, vraiment. On devrait tous faire ça, en fait. Une petite pause, pour prendre un peu de recul sur notre travail, et comment l'aborder, comment prendre soin de soi, comment prendre du recul.

Ouais, quand même.

 

: Est-ce que la manière dont c’est organisé, ici, c'est propre à l'équipe ? C'est propre à, aussi, le fait qu'il y ait la mairie, la municipalité, que ce soit un secteur public. Moi, je trouve ça très bien que tu puisses expliquer qu'il y a une manière de travailler, et c'est quelque chose qui a été répété dans les autres entretiens, de façon générale, pour ceux qui sont là tout le temps, à temps plein. Penses-tu, à ton avis, ça vient de quelle partie ? Comment s'est organisée cette convivialité ?

Comment elle se met en place ? Vu que toi, tu as pu venir pendant un temps court. Un temps court, on peut vite voir des choses qui, parfois, on oublie quand on est tout le temps dedans.

C'est pour ça que j'insiste. C'est des sujets qui, même personnellement, m'intriguent. Vu que vous avez été plusieurs à constater, et toi qui es venue comme ça, furtivement, comment tu as vu que cette convivialité se mettait en place ?

D'où ça venait ? Est-ce que c'était dû à l'organisation ? À une dynamique politique ?

 

C : Politique... Après, je ne sais pas, parce que je n'ai pas eu de contact avec la mairie par rapport au théâtre. Après, je pense que Delphine a apporté à sa pierre ses idées et qu'elle porte le truc.

Et Laurence, qui était ma tutrice, qui a été accueillante, qui avait envie de transmettre. Après, je n'ai pas eu trop de contact avec Delphine parce qu'elle était très occupée. Mais même avec la com', tu sens qu'ils ont envie de... C'est leur bébé, leur saison qu’ils préparent. Je pense que c'est un travail de groupe. Après, je ne sais pas...

Il aurait fallu que je passe un peu de temps à la billetterie pour voir comment lui voit les choses. On s'est un peu vu parler de choses et d'autres. Mais quand même, on a un peu le même état d'esprit, de partager, de faire découvrir aux gens la culture.

Et ça, c'est important.

 

: As-tu été amenée à parler aux publics, les relations au public, de devoir partager la programmation ?

Tu as pu faire ça ?

 

C : Pas trop, non. Un peu au téléphone quand les gens t'appellent.

 

Toujours dire qu'ils peuvent laisser un message, qu'on va leur répondre. Mais non, pas trop.

 

Y : Est-ce que tu as quelque chose à ajouter de tout ça ?

Même de toutes ces questions ?

 

C : Écoute, j'espère que ça se passe comme ça dans tous les théâtres. J'aimerais bien le savoir.Et j'espère que ça va marcher longtemps, parce que j'aime bien l'esprit. Enfin, j'aurais aimé être là plus longtemps pour vraiment voir ce qui va, ce qui va moins bien, tout ça. Mais, ouais, une belle découverte.

 

Et puis, même avec toi, par mail, c'était sympathique et j'avais envie de savoir ce que tu faisais du coup. Ça ouvre l'esprit.

 

Y : Maintenant que t'as vu ?

 

C : Eh ben, c'est sympa, parce que, du coup, c'est une source d'informations. Comme là, la revue de presse, c'est vrai qu'il faut laisser des traces, parce que sinon, il reste quoi, de tout ça?

L'évolution.

Les traces de ceux qui ont écrit.

 

Voilà.

Citer ce document

Yasmine Benaddi, “Entretien avec Caroline Sainturat,” Archives plurielles de la Scène, consulté le 4 septembre 2025, http://archives-plurielles.elan-numerique.fr/items/show/1500.