Entretien avec Gisèle Laprévote

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Dublin Core

Titre

Entretien avec Gisèle Laprévote

Créateur

Yasmine Benaddi

Éditeur

Alice Folco

Public visé

private

Date

30 mai 2024

Sound Item Type Metadata

Transcription

Cet entretien avec Gisèle Laprévote a eu lieu le 30 mai 2024 à la billetterie du Théâtre Municipal de Grenoble. Pour faciliter la lecture, la retranscription est lissée et les initiales sont utilisées.

 

Y : Je collecte la parole des personnes qui animent le bâtiment du TMG. Cela inclut leurs expériences, leurs activités, ce qu’ils perçoivent ou ressentent. Du coup, pourriez-vous me dire comment vous vous appelez, ce que vous faites ici au TMG et depuis combien de temps, s'il vous plaît ?

 

G : Alors, je m’appelle Laprévote Giselle. Je suis là depuis le 5 juin 2005, donc ça fait un bout de chemin déjà. J’ai toujours fait les bureaux, la couture, la billetterie et la salle Juliette Berthot, ce qui me concerne justement.

 

Y : Et donc, vous passez par un prestataire, c’est ça ?

 

G : C’est une société de nettoyage.

 

Y : Ils vous envoient aussi sur d’autres endroits ?

 

G : Non, que ici.

 

Y : Est-ce que je peux me permettre de vous demander votre âge ?

 

G : Bientôt 74.

 

Y : Combien d’heures passez-vous au TMG par semaine ?

 

G : Alors, j’ai une heure au bureau, deux heures à Bertho. Bertho, c’est au planning, donc s’il y a, j’y vais, s’il n’y a pas, je n’y vais pas. Les bureaux, c’est tous les jours. La couture, c’est le lundi et le jeudi. Et là, s’il y a Bertho, je viens, s’il n’y a pas Bertho, je ne peux pas venir parce qu’ils ne peuvent pas me donner les clés, parce qu’il y a des coffres. Donc, je ne peux pas vous dire les heures, ça varie.

 

Y : Y a-t-il une particularité, selon vous, de venir travailler dans ce bâtiment ?

 

G : Oui, moi j’aime bien. Ils sont tous aimables.

 

Y : Les salles de théâtre, avez-vous l’habitude d’y aller ou pas ?

 

G : J’y suis allée au temps de la première directrice. Enfin, pas la première directrice, avec Evelyne Auger. Oui, je venais au théâtre. Mais là, depuis le changement, je ne trouve pas… Parce que c’était tous des acteurs qui venaient de Paris.

 

Y : Vous parliez d’aller voir les spectacles ?

 

G : Oui, c’était avec la directrice d’avant.

 

Y : La programmation d’avant, vous étiez plus intéressée, si j’ai bien compris.

 

G : Oui, vous voyiez des grands acteurs. Donc, ça m’intéressait.

 

Y : Quels sont des acteurs, actrices que vous aviez pu voir avec la précédente programmation ?

 

G : Alors, qu’est-ce que j’ai pu voir ? Oh là , ça va aller. Dany Briand, je l’ai vu…

 

Y : Ce n’est pas grave, c’était au cas où.

 

G : Oui, oui, c’étaient des grands acteurs de Paris.

 

Y : Qui avaient une réputation.

 

G : Oui, oui, oui. Maintenant, ce n’est plus la même.

 

Y : Juste pour être sûre, en termes de temps, vous aviez l’habitude de venir, la précédente programmation, c’était à quelle époque ? C’était avant 2005 ou après 2005 ?

 

G : Après 2005.

 

Y : Après 2005, vous travailliez ici puis vous alliez voir certains spectacles ?

 

G : Oui, le soir.

 

Y : Et justement, vous pourriez m’expliquer cette expérience ? Comment c’était de venir travailler ici, et ensuite aller voir des spectacles ? Est-ce que vous vous sentiez comme un spectateur habituel ?

 

G : Non, comme tout le monde.

 

Y : Je ne sais pas, ça dépend de chacun.

 

G : Oui, ça dépend, oui. Non, comme tout le monde.

 

Y : Ici, c’est un bâtiment historique, qui a plus de 250 ans.

 

G : C’est joli.

 

Y : Est-ce que ça vous fait un effet particulier de travailler dans un bâtiment historique ?

 

G : Je trouve ça bien. C’est de l’ancien, c’est bien. La salle Juliette Bertho, vous êtes allée la voir ?

 

Y : Je n’ai pas encore eu le temps de la voir.

 

G : Elle est magnifique cette salle.

 

Y : Qu’est-ce que vous ressentez quand vous êtes dedans ?

 

G : J’y suis bien. J’ai l’habitude de le faire, je suis bien.

 

Y : Est-ce qu’il y a des choses qui vous plaisent dans l’architecture de cet endroit ? Les couleurs, les détails…

 

G : Oui, c’est rouge, c’est noir, c’est joli.

 

Y : Je m’intéresse aussi au côté sensible. C’est-à-dire qu’on a tous une sensibilité différente. Par exemple, l’autre fois, une personne qui travaille ici m’a dit qu’elle avait une odeur qu’elle n’aimait pas. Est-ce qu’il y a des choses particulières, lumières, sons ?

 

G : Non, quand je vais dans les bureaux, je suis toute seule. La couture, c’est pareil. Autrement, je les attends pour les voir. La salle Juliette Bertho, je ne les vois pas souvent non plus. Je les vois de temps en temps. Donc, je suis souvent toute seule.

 

Y : En termes de ménage, quels sont les gestes que vous êtes amenée à répéter le plus ?

 

G : L’aspirateur, la poussière, le lavage, les toiles d’araignée. Le ménage, oui. Et puis les toilettes.

 

Y : Il y a probablement une pénibilité du travail liée à ça. Comment, dans votre corps, vous le ressentez ?

 

G : Moi, je suis bien.

 

Y : Vous êtes bien. Il n’y a pas des douleurs ?

 

G : Non. C’est pour ça, tant que je pourrai travailler, je le ferai. À moins qu’on me mette dehors (rires).

 

Y : Non, c’est parce qu’en fonction de certains métiers, comme on en discutait la dernière fois avec Clovis (responsable billetterie), il y a des muscles qui vont travailler plus. Parfois, ça tire.

 

G : Puis, j’aime bien mon boulot. J’aime bien ça.

 

Y : Vous pouvez expliquer ?

 

G : J’aime bien le ménage. Dès que je rentre chez moi, c’est reparti. (rires)

 

Y : Avez-vous une anecdote en lien avec ce bâtiment ?

 

G : Non.

 

Y : Comment imaginez-vous le futur dans ce bâtiment ?

 

G : Je ne vois pas comment ça peut être.

 

Y : Moi non plus. C’est pour ça que je demande. C’est ceux qui passent du temps dedans qui ont plus d’idées. Franchement, je n’en ai aucune idée. Aimez-vous voir des spectacles ou pas trop ?

 

G : Moi, oui. Du moment que ça me plaît, oui.

 

Y : Comment ça, du moment que ça vous plaît ?

 

G : Il faut que les acteurs, qui jouent dedans, me plaisent.

 

Y : C’est ça qui vous donne envie d’aller voir un spectacle. Et vous trouvez que la programmation a changé. Mais sur Grenoble, par exemple, est-ce que ça vous donne encore envie d’aller voir les spectacles ?

 

G : Non, je n’y vais pas. Je ne sors pas voir les autres spectacles.

 

Y : Super. Je réfléchis encore à ce que je pourrais vous demander. Mais vous avez répondu tellement rapidement.

 

G : Il n’y a pas grand-chose à dire.

 

Y : Je ne pense pas qu’il n’y ait pas grand-chose à dire. Je pense que c’est plutôt vous qui pensez qu’il n’y a pas grand-chose à dire. Enfin, je crois que c’est ça. Je pense que tout le monde a une parole intéressante.

 

G : Je suis bien dans la société, je suis bien avec le personnel. Tout va.

 

Y : Oui, ce sont les choses les plus importantes sur un lieu de travail. La société, le personnel avec qui on travaille. Y a-t-il un plaisir particulier à travailler avec cette équipe ?

 

G : Vous savez, quand vous avez travaillé depuis 2005 avec les mêmes équipes. J’ai vu plusieurs directrices, directeurs, mais à part ça...

 

Y : Oui, les directeurs, les directrices changent, mais c’est la même équipe. Donc il y a une bonne ambiance, ça donne envie de revenir.

 

G : Oui, oui, oui.

 

Y : Est-ce que vous connaissez d’autres personnes qui font le nettoyage aussi ?

 

G : Je sais qu’il y a une personne qui fait le théâtre, lui.

 

Y : Ok, peut-être qu’il faudrait que je trouve. Je ne sais pas quoi vous demander de plus.

 

G : Je crois qu’on a tout dit.

 

Y : Oui, je crois qu’on a fait vachement le tour.

 

G : L’autre personne, je ne sais pas.

 

Y : Vous le rencontrez ?

 

G : Non, parce que je ne sais pas à quelle heure il commence. Puis il fait le 145, le théâtre de Poche. Il en fait plusieurs. Il faut demander à Clovis.

 

Y : J’allais vous poser une question, mais je crois que vous l’avez déjà posée. (rires) Voilà. Merci beaucoup de m’avoir donné de votre temps.

 

G : Eh bien oui, voilà.

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Citer ce document

Yasmine Benaddi, “Entretien avec Gisèle Laprévote,” Archives plurielles de la Scène, consulté le 4 septembre 2025, http://archives-plurielles.elan-numerique.fr/items/show/1504.